Asuka Sôryû Langley

 

 

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ASUKA SÔRYÛ LANGLEY

SECOND CHILDREN

Age : 14 ans
Date de naissance : 4 décembre 2001
Origine : Américaine d'origine Germano-japonaise
Emploi : Pilote de l'Eva 02
Résidence : appartement du Major Katsuragi
Physique : Mignnone , rousse , yeux bleux
Caractère : Pimbèche, crâneuse, intelligente (1ère année d'université à 14 ans ^^)

Asuka Sôryû Langley. Drôle de nom pour une fille du pays du soleil levant. C’est que la petite rouquine est un melting-pot à elle toute seule, née en Allemagne d’un père américain et d’une mère aux origines germano-japonaises. Doit-on voir dans ce métissage l’explication de la personnalité ô combien tranchée du pilote de l’Eva 02 ? Peut-être en partie, tant les stéréotypes attachés à ce personnage peuvent parfois troubler.

Aux antipodes d’une Rei qu’on imagine en future épouse idéale, réservée et discrète, Asuka est un véritable ouragan capable de tout renverser sur son passage. Cet aspect particulièrement voyant de sa personnalité prend rapidement le pas sur le visage de la petite fille modèle qu’elle tente d’offrir à Misato, sa supérieur, et à Kaji, le beau ténébreux à la trentaine dont elle se figure amoureuse.

Colérique et spécialement difficile à vivre, Asuka est aussi une vraie bête de compétition, qui ne supporte ni la défaite, ni la concurrence. Petit génie en herbe, diplômée d’université à 14 ans, meilleur pilote d’Eva au moment de son arrivée au Japon, elle est brillante en tout et tient à le faire remarquer. Plus encore que son indépendance d’esprit véritable, son désir de reconnaissance et d’admiration, principale source de sa motivation pour le pilotage, tranche particulièrement d’avec les personnalités de ses chefs et coéquipiers.

En ceci, elle est construite sur le modèle de la femme occidentale telle qu’on se la représente aisément dans le monde asiatique. Asuka Sôryû Langley est en quelque sorte la petite touche d’exotisme de Neon Genesis Evangelion. Un petit air d’optimisme dans un univers en décomposition ? Las, la tempétueuse germano-japonaise n’échappera pas au lot commun des personnages de sa série. Au contraire, c’est elle qui connaîtra le destin le plus tragique.

Car derrière cette façade éclatante se cache une autre Asuka, dont les névroses n’ont rien à envier à celles d’un Shinji Ikari. Sa mère, Kyoko, une scientifique, perdit la raison après une expérience de contact avec l’Eva 02. Asuka, alors âgée de 5 ans, dut assister au spectacle d’une Kyoko devenue incapable de la reconnaître et chérissant une poupée qu’elle prenait pour sa propre fille. Pire encore, la petite rouquine vit sa mère décapiter la poupée, puis la découvrit pendue, sourire aux lèvres, dans sa chambre d’hôpital, le jour même où elle venait lui annoncer qu’elle avait été sélectionnée pour devenir pilote. Délaissée par son père, mal aimée par sa belle mère dont elle avait pourtant recherché désespérément l’affection, Asuka finit par prendre la décision de s’occuper d’elle même toute seule.

C’est de ce passé particulièrement horrible qu’Asuka tire la volonté d’apparaître comme un être indestructible, repoussant les autres par peur d’être blessée. Elle se construit et construit son rapport au monde autour de cette image d’Amazone intouchable, supérieure et parfaitement autonome, à tel point qu’elle finit par y croire elle-même. Malheureusement, la réalité finit par la rattraper.

Déjà psychologiquement affectée par la venue de ses premières règles, elle subit un véritable viol psychique de la part du quinzième ange, qui fouille sa mémoire et lui fait revivre toutes les horreurs de son enfance. La pauvre ne s’en remettra pas. Elle perdra d’abord ses capacités de synchronisation avec l’Eva, puis s’enfuira du géofront. On la retrouvera, quelques semaines plus tard, nue et hébétée, errant dans les ruines de Tokyo-3, anéantie. Elle finira cloîtrée dans une chambre d’hôpital, en catatonie, un état de prostration absolu dans lequel le malade se coupe de tout contact avec un monde environnant devenu insupportable.

Mais ce ne sont pas ses souvenirs qui la font le plus souffrir, mais le viol mental dont elle est victime. Pire: elle est violée en direct devant les personnes auxquels elles tenaient le plus à donner l'image d'une femme indestructible.

Après cette épouvantable expérience, son monde s'écroule. Comment pourrait-elle supporter le regard de ces gens qui l'ont vu subir la pire et la plus honteuse de toutes les humiliations? Comment pourrait-elle, après s'être involontairement livrée à ce spectacle dégradant, reprendre le rôle de femme dominatrice et vainqueur qu'elle affectionnait tant?

Finalement, son choix illustre bien l'une des idées fortes de la série: on existe avant tout à travers le regard des autres. L'image de nous-mêmes que nous renvoi nos proches nous modèle en partie. Quand nous mourrons dans le cœur des autres, il ne nous reste plus rien.

Rei et Asuka expérimentent toutes deux, à la fin de la série, cette "mort" symbolique. Ce sont deux disparitions qui illustrent l’éventail des relations humaines. L'une meurt pour avoir accédé l'espace d'un instant à ce qui existe de plus beau dans cet éventail: le désintéressement et l'oubli de soi. L'autre meurt d'en avoir cultivé, par nécessité, les pires aspects: le mensonge, l'égocentrisme.

Vue ainsi, la "mort" pitoyable d'Asuka, pauvre petite fille courageuse égarée dans un monde sans pitié, est encore plus triste, plus poignante et plus injuste, que celle, magnifique, de Rei.